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Avant-propos
Par Manon Durier
Publication en ligne le 15 avril 2013
Texte intégral
1Mettre en place une collection éditoriale dans un cadre associatif n’est pas une entreprise banale. Le bel exemple de la revue Émulations1, fondée en 2007, prouve pourtant qu’une publication orchestrée et nourrie par des jeunes chercheurs en sciences sociales ne relève pas nécessairement de l’utopie. Dans le cas de Janua, le projet reposait sur une activité rodée de plusieurs années : l’organisation de rencontres scientifiques. Une première initiative avait déjà permis de publier une version papier et électronique des actes de deux journées d’études2. Les conditions ont été réunies en 2011 pour qu’une structure d’édition plus pérenne puisse voir le jour. Un comité scientifique, composé de chercheurs et d’enseignants-chercheurs, a été mis en place pour accompagner le processus d’évaluation des communications orales et des articles3. Yves Lafond et Cécile Treffort, respectivement directeur de l’équipe d’accueil HeRMA (Hellénisation et Romanisation dans le Monde Antique) et du CESCM (Centre d’études supérieures de civilisation médiévale – UMR 7302) ont accepté de prendre la direction éditoriale de la collection. Le rédacteur des Cahiers de civilisation médiévale, Blaise Royer, nous a fait bénéficier de son expérience en matière d’édition scientifique. Le service informatique de l’Université de Poitiers, et plus particulièrement Anne-Claire Bordel puis Nolwen Clément-Huet, a pris en charge la création d’un site internet dédié à la publication. Vanessa Ernst-Maillet, documentaliste au CESCM, est devenue le webmaster de ces pages. Une petite équipe de membres de Janua s’est enfin constituée pour coordonner le projet et éditer les articles4.
2Bien que les colonnes de cette publication soient réservées aux jeunes chercheurs, ce projet est porté par une volonté d’ouverture vers un public plus large. Le choix d’une diffusion électronique témoigne d’ailleurs bien de cette résolution et nous espérons que chacun (du chercheur expérimenté au curieux égaré) pourra trouver parmi les articles une source de profit intellectuel. Pourquoi alors consacrer ces lignes à des jeunes chercheurs ? Et qui sont-ils ? Janua fédère des étudiants de Master et des doctorants de l’Université de Poitiers qui travaillent sur l’Antiquité ou le Moyen Âge. Les journées d’études mises en place par l’association ont pour vocation de favoriser aussi bien le dialogue scientifique que la formation à la prise de parole en public. La publication des actes de ces rencontres vient pérenniser leur teneur scientifique et compléter le volet pédagogique par un accompagnement à la rédaction d’un article académique. Dans ce contexte, il a semblé souhaitable de réserver l’accès à cet évènement à une pépinière de jeunes chercheurs. La jeunesse des scientifiques n’étant pas définie par leur date de naissance, les deux critères retenus sont celui du niveau d’études et celui de la situation professionnelle : sont considérés ici comme jeunes chercheurs les étudiants de Master 2, les doctorants ainsi que les docteurs ayant soutenus depuis trois ans au plus.
3Le premier numéro de la collection est à bien des égards expérimental. Il est structuré en deux parties asymétriques distinguant les deux journées d’études dont il publie les actes. La première de ces rencontres s’est déroulée à l’automne 2010 autour du thème de l’historiographie dans les mémoires universitaires5. Il s’agissait d’analyser le poids des recherches antérieures sur les nouvelles études, mais aussi d’éclairer le rôle des écrits académiques dans le discours scientifique. L’originalité et l’intérêt de la thématique est à souligner car les réflexions sur les rapports établis entre les jeunes chercheurs et l’historiographie sont rares alors que personne ne nie leur importance dans la formation des cheminements intellectuels à l’œuvre dans l’ensemble de la production scientifique6. Le sujet de la journée d’études tenue en avril 2012 est également méthodologique. Les enjeux de la datation des sources étaient en effet au cœur des problématiques développées à partir de plusieurs types de documents et de disciplines. Vincent Debiais, ancien membre fondateur de Janua et aujourd’hui chercheur au CNRS, a accepté de mettre en perspective la thématique dans l’introduction de cette partie. Ce cycle de rencontres autour de la méthodologie sera clôt l’année prochaine par la publication d’un numéro des Annales de Janua consacré à la place du corpus dans l’élaboration de la recherche.
4La finalisation de ce projet éditorial atypique est un succès collectif, et je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui m’ont suivi dans cette aventure où chacun avançait en terrain inconnu. Mes premières pensées vont aux membres de l’association et plus particulièrement aux acteurs de son comité d’administration : Annick Gagné a parfaitement tenu sa fonction de présidente en encourageant sans relâche le projet tandis que Julie Métois, Mathieu Engerbeaud et Blanca Angeles-Daguet se sont proposés pour assurer la relecture ortho-typographique des articles. L’enthousiasme ainsi que la compétence des membres du comité éditorial et scientifique ont enrichi les échanges autant qu’ils ont contribués à la pérennité de la collection. Le professionnalisme de Blaise Royer, d’Anne-Claire Bordel, de Nolwen Clément-Huet et de Vanessa Ernst-Maillet a également joué un rôle clef dans la mise en place du projet. Sans le soutien logistique des deux institutions que sont le CESCM et l’Université de Poitiers, cette initiative associative n’aurait sans doute pas pu voir le jour. Je salue aussi Vincent Debiais, qui nous a fait l’amitié d’une éclairante introduction sur les enjeux de la datation. Je tiens enfin, et peut-être surtout, à souligner le sérieux avec lequel les jeunes chercheurs impliqués ont préparé leurs articles car c’est bien sur l’intérêt scientifique de leurs travaux que repose la publication.
Notes
1 URL : http://www.revue-emulations.net/
2 Ces actes ont été mis en ligne sur le blog de l’association, un exemplaire imprimé est également disponible à la bibliothèque universitaire de Poitiers : JANUA (éd.), Actes des journées jeunes chercheurs I et II, Poitiers, Janua, 2007.
3 Ce comité scientifique a été créé après la journée d’étude de 2010. Ces membres ont néanmoins accepté de relire les trois articles tirés de cette rencontre. Il est composé de : Yves Lafond (PU en histoire grecque – Université de Poitiers / HeRMA), Bertrand Goffaux (MCF en histoire romaine, Université de Poitiers / HeRMA/ Casa de Velázquez), Nadine Dieudonne-Glad (MCF-HDR en archéologie, Université de Poitiers / HeRMA), Isabelle Marchesin (MCF-HDR en histoire de l’art médiéval, Université de Poitiers / CESCM), Iacopo Costa (Chargé de recherche au CNRS-CESCM), Annick Gagne (Présidente de l’association Janua et doctorante en histoire médiévale, Université de Poitiers et Université Laval).
4 Cette équipe est constituée de : Mathieu Engerbeaud (doctorant – Université de Poitiers / HeRMA), Julie Metois (doctorante – Université de Poitiers / CESCM), Manon Durier (doctorante, Université de Poitiers / CESCM).
5 Malgré le succès de cette journée, seulement trois articles en sont issus car la majorité des auteurs n’ont pas souhaité rédiger leur communication. Pierre Courroux a finalement choisi de publier sa contribution dans la revue Médiévales sous le titre « Godefroid Kurth et Jean d'Outremeuse : un historien du xxe siècle face à l'invention historique » (à paraître).
6 L’exposition virtuelle consacrée par Alain Faure et Christophe Charle au mémoire de DES soutenu en 1934 par Louis Chevalier est une notable exception à un désintérêt général concernant les premiers travaux académiques. URL : http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/CRHXIX/Louis_Chevalier/ACCUEIL.html.