Éditorial

Par Thomas Guglielmo et Arthur Kemper
Publication en ligne le 27 avril 2023

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1Les neuvièmes Journées Jeunes Chercheurs organisées par l’association Janua ont réuni les 14 et 15 avril 2022 des jeunes chercheuses et chercheurs en sciences humaines avec pour objectif de présenter une communication autour du thème « espace(s) et pouvoir(s) » dans une perspective pluridisciplinaire et méthodologique favorisant le dialogue. Le choix de ce thème, large et riche en possibilités, permet un accès à toutes les disciplines et à toutes les périodes historiques, afin de favoriser l’ouverture d’esprit et l’apprentissage dans un moment de stimulation intellectuelle. Dans ce nouveau numéro des Annales de Janua, les contributions rassemblées constituent un beau panorama des liens existants entre espace(s) et pouvoir(s). Les communications, riches et diverses, ont bien mis en lumière la diversité et la complexité des liens - et de leurs évolutions - entre l’espace, pris dans sa dimension tant territoriale que symbolique, et le pouvoir, que celui-ci soit politique, religieux ou politico-religieux. Ces Journées Jeunes Chercheurs ont également été l’occasion, pour les intervenants et intervenantes, d’évoquer les obstacles rencontrés au cours de leurs recherches et de partager leurs réflexions méthodologiques, mettant en relief la diversité des approches possibles dans l’étude des relations entre espace(s) et pouvoir(s). De la Grèce antique du poète Pindare (vie-ve siècle av. J.-C.) au Mont Liban des xiie-xiiie siècles en passant le Portugal de la fin du Moyen Âge, les contributeurs et contributrices nous offrent ici un voyage stimulant au cœur de l’actualité de la recherche.

2Tiziano Presutti a, dans son article, théorisé une « géographie du pouvoir » à partir d’un passage de la Néméenne 4 (v. 44-56) de Pindare (vie-ve siècle av. J.-C.) concernant la liste des territoires sur lesquels les Éacides, les héros d’Égine, exerçaient leur pouvoir. Cette liste, à considérer comme une sorte de photographie mythico-historique de la puissance d'Égine, a une fonction argumentative précise au sein de l'ode, et contribue à renforcer son caractère encomiastique.

3Philippe Hirou nous propose, à partir du vocable Quintana, de partir à la recherche des traces toponymiques et lexicales du contrôle de son territoire par l’Empire romain. Ces vocables, issus d’un champ lexical militaire, évoluent au fil des siècles, de l’Antiquité à nos jours, avec parfois quelques surprises (« La Queue de Renard », « La Queue de la Reine » ou « Le Canton Ruineux »).

4Les sources narratives sont emplies de noms de lieux, et leur étude constitue souvent un apport considérable pour la communauté scientifique. C’est ce que Damien Varenne nous propose pour le Sénonais du ixe au xiie siècle. Son étude consiste en l’analyse des sources narratives sénonaises dans lesquelles apparaissent, outre les évolutions politiques du temps et l’univers spatial de ses auteurs, l’évolution de la notion de Francia sur quatre siècles. 

5Les lieux et les territoires ont des limites et des frontières que Florian Artaud se propose d’examiner pour le Mont Liban de l’époque des croisades (xiie-xiiie siècle). Ce territoire, largement inexploré et à l’historiographie récente, est néanmoins un espace aux caractéristiques géographiques, ethniques et confessionnelles qui convient particulièrement bien au type d’analyses auquel l’auteur le soumet. Est ainsi traitée la question de la domination de ce territoire partagé entre Francs et Musulmans.

6À une échelle bien plus réduite, mais non moins intéressante, Clément Armand nous a livré une analyse du parcellaire de la petite ville de Gençay (Vienne, France) au bas Moyen Âge. Pour cela, l’auteur s’est intéressé aux caves tardo-médiévales et du tout début de l’Époque Moderne, en en faisant une vitrine du pouvoir économique de la localité. Ces caves sont avant tout liées à une élite locale ayant des droits lors des foires et des marchés mais ayant alors besoin de lieux de stockage. Cette étude nous permet d’appréhender le pouvoir de ces élites locales mais également la matérialité de ce dernier par les liens directs entretenus par les caves avec les halles.

7Enfin, Afonso Celso Malecha Teixeira nous livre une étude sur les « Maures de paix » et la conquête portugaise des villes de la bande côtière du Maghreb atlantique à la fin du Moyen Âge et au début de l’Époque Moderne. Cette conquête du roi du Portugal se fit avec la collaboration des classes locales dominantes entre 1486 et 1541. Le terme « Maures de paix », entériné par l’historiographie portugaise, désigne les Maghrébins vassaux du roi du Portugal, soumis à l’ordre colonial. Par le biais de l’étude détaillée de la conquête de la ville de Safi, l’auteur entend mettre en avant les limites de la notion de « Maures de paix ».

8Pour finir, nous souhaitons adresser nos plus sincères remerciements à l’ensemble des actrices et des acteurs de ce neuvième numéro des Annales de Janua.

9Nous remercions l’association Janua, et tout particulièrement les organisateurs et organisatrices de ces neuvièmes journées d’études - Maxime Pothier, Léontine Fortin, Audrey Paul, Samantha Molinaro, Arthur Kemper, Aurore Walter, Gaëlle Mahieu, Mathieu Darricau, Ioanna Papazouglou, Louis Andre et Thomas Guglielmo – qui ont veillé à leur bon déroulement. Merci aux auteurs de ce numéro - Clément Armand, Florian Artaud, Philippe Hirou, Afonso Celso Malecha Teixeira, Tiziano Pressuti, Damien Varenne – pour la qualité de leurs contributions originales sur le thème « espace(s) et pouvoir(s) ». Ces derniers ont notamment bénéficié des remarques avisées du comité de relecture composé de : Martin Aurell, Stéphane Boissellier, Mathilde Carrive, Andrzej Chankowski, Pierre Levron, Nicolas Prouteau et Cécile Voyer. Qu’ils et elles en soient ici grandement remercié·e·s.

10L’équipe éditoriale des Annales de Janua a pu également compter sur le soutien d’une nouvelle équipe de secrétaires de rédaction. L’occasion pour nous de mentionner les noms de toutes les personnes qui ont donné de leur temps pour effectuer des relectures formelles toujours plus minutieuses les unes que les autres : Sami Benkherfallah, Julie Caron, Héloïse Dupin, Blanche Lagrange, Marie-Amélie Lamy et Philippe Paquant.

11Pour finir nos remerciements vont à la webmaster Vanessa Ernst‑Maillet qui, chaque année, se charge de mettre en ligne l’ensemble des articles. Son dévouement, sa disponibilité et son enthousiasme constants ont contribué à rendre réjouissant ce travail éditorial.

Pour citer ce document

Par Thomas Guglielmo et Arthur Kemper, «Éditorial», Annales de Janua [En ligne], Les Annales, n° 9, mis à jour le : 13/11/2023, URL : https://annalesdejanua.edel.univ-poitiers.fr:443/annalesdejanua/index.php?id=3329.

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