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Les revêtements architecturaux et leur(s) fonction(s) : pour une compréhension du décor des édifices gallo-romains de la cité des Éduens, des Lingons et des Sénons
Par Nicolas Delferrière
Publication en ligne le 02 avril 2015
Résumé
Since the international colloquium organized in Toulouse in 2008, “ Decoration and architecture in Gaul, from Antiquity to Early Middle Ages : mosaic, wall-painting, stucco ”, the combine study of the antique architectural surfaces has been brought forward, which allowed to shed some new light on various aspects of the subject, particularly with regard to the function. To answer the question, the geographical area studied is composed of three bordering civitates where some important elements of decoration were discovered, from the first century B.-C. to the fifth century A.-C, from the beginning to the end of the Gallo-roman period. The architectural surfaces show first the adaptation of the Roman culture, as well as the ostentatious function demanded by rich owners of the late Antiquity.Besides the inherent and main esthetic function of the Gallo-Roman architectural surfaces, we have to ask ourselves about the other reasons for these elements’ presence. By studying the various materials used and the iconography which is on wall-paintings, stuccos or mosaics, we can make sense of the ostentatious function. Finally, the architectural surfaces reflect the way of life for both society and individuals. They are, indeed, elements of Romanization and correspond to personal choices inherent to an owner in the case of a private building, or to a whole community, in the case of public buildings.
Depuis le colloque international organisé à Toulouse en 2008, « Décor et architecture en Gaule de l’Antiquité au haut Moyen Âge : mosaïque, peinture, stuc », l’étude conjointe des revêtements architecturaux antiques a été mise à l’honneur, ce qui a permis d’appréhender différents aspects du sujet, notamment la question de la fonction. L’espace géographique choisi pour aborder cette question correspond à trois territoires limitrophes de cités gallo-romaines qui ont livré des éléments importants de décor, du ier siècle av. J.-C. au ve siècle ap. J.-C., couvrant ainsi toute la période gallo-romaine.Outre la fonction esthétique inhérente et principale des revêtements architecturaux gallo-romains, il convient de s’intéresser aux autres raisons de la mise en place de ces éléments. Ainsi, la fonction technique de ces derniers est à présenter (exemple : étanchéité et confort de l’espace). Il est intéressant également de comparer la fonction de ces éléments entre le début et la fin de l’époque gallo-romaine : témoignant de l’adaptation aux caractéristiques de la culture romaine au départ de la période, la mise en place des revêtements architecturaux à la fin de l’Antiquité correspond à une autre fonction, celle de l’ostentation voulue par certains grands propriétaires. La fonction ostentatoire dans certains édifices s’appréhende par l’étude des matériaux et l’étude de l’iconographie présente sur les peintures murales, les stucs ou les mosaïques. Enfin, les revêtements architecturaux reflètent le goût d’une société et de particuliers, ils sont, en effet des marqueurs d’intégration à la romanité, mais correspondent également à des choix personnels inhérents à un commanditaire dans le cas d’un édifice domestique, ou à toute une communauté, dans le cas d’édifices publics.
Mots-Clés
Table des matières
Texte intégral
Introduction
1À la croisée des disciplines et des techniques, l’étude des revêtements architecturaux gallo-romains longtemps appréhendés par le prisme de l’histoire de l’art, ne se limite plus à un simple aspect esthétique mais constitue une réelle spécialité dans le domaine de l’archéologie1. Elle révèle et fait parler l’architecture qui, à son tour, apporte de substantielles données. Le décor, non mobile, fait partie intégrante de cette dernière qu’il recouvre en la caractérisant, chacun ne prenant pleinement sens que par rapport à l’autre.
2Découverts in situ, effondrés en place ou en remblai, prenant place sur le sol, les parois et le plafond, et situés à l’intérieur comme à l’extérieur, les revêtements architecturaux gallo-romains sont marqués par l’emploi de techniques diversifiées qui les singularisent, permettant ainsi de proposer la distinction entre les revêtements architecturaux décoratifs et non décoratifs. Avant d’entreprendre une analyse sur la/les fonction(s) de l’objet d’étude, il apparaît donc nécessaire d’aborder la question de l’historiographie de ce sujet et de présenter succinctement la variété2 des revêtements architecturaux gallo-romains sur le territoire étudié. La présente thèse étant à ses débuts, il est encore trop tôt pour proposer ici une synthèse ou un bilan du décor des édifices sur le territoire étudié. Néanmoins, il est possible de dégager des grandes lignes qui peuvent servir de fils directeurs à la compréhension de l’emploi des revêtements architecturaux.
Des Antiquaires à l’archéologie récente : bilan historiographique de l’étude des revêtements architecturaux gallo-romains
3Les premiers amateurs d’antiquités, les « antiquaires », qui ont parcouru l’espace de la Gaule antique dès le xviie siècle, se sont naturellement intéressés, en raison de son état de conservation important et de son aspect parfois imposant, au décor architectonique sculpté. Puis, chemin faisant, à l’aune de découvertes de plus en plus fréquentes et de connaissances accumulées dès le xviiie siècle et au cours du xixe siècle, l’évolution des intérêts de la « recherche archéologique » a fait renaître d’autres techniques du décor antique, notamment la mosaïque, les peintures murales et les stucs.
La mosaïque
4Bien mieux considérée que les autres revêtements architecturaux décoratifs antiques, la mosaïque a connu, en Europe, un regain d’intérêt au cours des xviiie et xixe siècles, notamment de la part des artistes contemporains qui furent, pour certains, marqués par des découvertes majeures. C’est le cas, dans la zone géographique étudiée ici, du peintre Ingres qui prit connaissance de la mosaïque du Bellérophon mise au jour fortuitement à Autun en 1830 et qui en fit faire un relevé sur calque par l’un de ses plus fidèles disciples, Raymond Balze3 (fig. 1). Ainsi, trop souvent abordée par le prisme de l’histoire de l’art, la mosaïque n’était appréhendée que comme une œuvre destinée à être exposée dans les musées. Cette période fut donc importante pour la conservation des mosaïques mais pas pour leur étude scientifique.
Fig. 1 : Mosaïque dite du Bellérophon d’Autun (Saône-et-Loire), Cité des Éduens, iie siècle. Musée Rolin d’Autun. © Nicolas Delferrière (voir l’image au format original)
5Dans la première moitié du xxe siècle, l’érudit Adrien Blanchet4 fit l’inventaire des mosaïques de Gaule et d’Afrique dans un souci de vulgarisation. Il s’agissait d’un premier ouvrage important pour la connaissance scientifique de ce revêtement architectural ; quelques éléments du territoire étudié ici furent présentés dans cet ouvrage. Puis, la constitution d’un corpus de mosaïques, sous l’impulsion d’Henri Stern5, au cours des années 1960, et l’élaboration d’un langage descriptif normé par l’équipe CNRS créée par ce chercheur, ont donné une nouvelle impulsion à l’étude. Un recueil des mosaïques de Gaule, classé par province, fut alors élaboré entre 1963 et 1977 pour le territoire de la cité des Éduens, des Lingons et des Sénons6. Les ateliers de restaurations, véritables adjuvants à l’étude scientifique et nécessaires pour l’exposition optimale des mosaïques dans les musées, ont également apporté, à l’instar de l’atelier de restauration interdépartemental de mosaïques de Saint-Romain-en-Gal, fondé en 1980, de précieuses informations sur la technique des mosaïques, leur réalisation, leurs vicissitudes, l’organisation des ateliers antiques de mosaïstes et la nature des matériaux. Aujourd’hui, sous l’égide de l’équipe « Décor et architecture » du laboratoire parisien Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident, la mosaïque gallo-romaine connaît des études très fécondes. Depuis le colloque international de Toulouse7, en 2008, son étude est reliée à celles des autres revêtements architecturaux pour une meilleure compréhension du décor.
La peinture murale
6L’état des vestiges des peintures murales gallo-romaines les a cantonnées, d’après Alix Barbet, à être « pendant longtemps plus négligées que la céramique commune et les déchets domestiques et aussi peu étudiées que les briques ou les tuiles8 ». En effet, selon une vision marquée par l’histoire de l’art, seuls les fragments figurés étaient jugés dignes d’être ramassés pour être exposés ; le reste était au mieux décrit par les érudits en charge des fouilles archéologiques.
7En 1913, Adrien Blanchet avait tenté de faire un état des lieux de la documentation archéologique concernant la peinture murale en Gaule, dans le cadre de son ouvrage intitulé Étude sur la décoration des édifices de la Gaule romaine9. Bien qu’elle soit peu illustrée, cette étude a permis d’apporter une première réflexion sur l’état de conservation général des peintures, il s’agissait d’un prélude aux recherches qui furent menées par la suite, notamment par Walter Drack10 en 1950 avec un véritable recueil accompagné d’une illustration abondante, des propositions de datations et un essai d’étude d’ensemble sur la peinture murale en Suisse romaine.
8Le Recueil général des peintures murales de la Gaule11, dont Alix Barbet est à l’origine en 1974, s’inscrit dans la continuité des précédentes publications présentées, avec l’objectif de créer un inventaire complet de la peinture murale romaine conservée dans chacune des régions de la Gaule ; le premier volume fut consacré à la Narbonnaise et, en particulier, à Glanum. Tandis qu’elle commençait la rédaction de son ouvrage, Alix Barbet fut surprise par l’abondance des vestiges et par l’état catastrophique de leur conservation sur les sites archéologiques, dans les réserves et les dépôts. Ainsi, elle décide de fonder le Centre d’étude des peintures murales romaines (CEPMR) à Soissons, afin d’initier et de former un nombre important d’archéologues à l’étude et au traitement des peintures murales, aux techniques de conservation et de restauration, puis de reconstitution. Ce centre, devenu une véritable institution archéologique, s’est fixé un objectif triple : valoriser, de la fouille à la publication en passant par l’étude et la restauration de ce patrimoine fragile, faire de la recherche, et pour terminer, former des stagiaires, archéologues, restaurateurs ou conservateurs de musée. Grâce aux spécialistes formés à Soissons, l’étude des enduits peints, que l’on n’hésitait parfois pas à sacrifier autrefois, s’est érigée, ces dernières années, en véritable discipline archéologique, au même titre, par exemple, que la céramologie. Dès lors, la connaissance de la peinture murale en Gaule romaine n’a pas cessé de progresser, alimentée par des travaux de recherches de plus en plus nombreux dont témoignent les actes des colloques de l’Association Française pour la Peinture Murale Antique (AFPMA) et notamment, pour la zone qui nous intéresse, ceux du seizième colloque12, intitulé « Peinture antique en Bourgogne » et organisé à Auxerre sous la direction de Claudine Allag. Au fur et à mesure des années, l’étude du décor stuqué s’est développée conjointement.
Les stucs
9Desservie par la sémantique qui, pendant longtemps, a fait de l’appellation « stuc », sans distinction, un enduit peint ou en relief, l’étude de ce revêtement architectural a été très longtemps négligée et n’est apparue véritablement que peu après celle des peintures murales, à la fin des années 1970. L’étude de Michel Frizot13 réalisée en 1977 à Dijon est encore aujourd’hui l’unique synthèse disponible à l’échelle des provinces romaines.
10Les découvertes et études récentes ont permis de renouveler les connaissances sur ce matériau singulier et extrêmement fragile. Longtemps perçu comme un simple revêtement de corniches, il apparaît aujourd’hui sur les parois et les voûtes, ce qui offre de nouvelles perspectives dans la relation des différents revêtements architecturaux décoratifs au sein d’un même espace.
Les revêtements architecturaux gallo-romains sur le territoire des Éduens, des Lingons et des Sénons : présentation et définitions
Les revêtements architecturaux décoratifs
11Sur le territoire des Éduens, des Lingons et des Sénons, ainsi qu’en Gaule plus généralement, les revêtements architecturaux décoratifs sont représentés principalement par l’enduit peint, tout support confondu (fig. 2). Le dépouillement systématique des revues des sociétés locales bourguignonnes et champenoises, pour certaines actives depuis la première moitié du xixe siècle, accompagné de celui des rapports de fouilles archéologiques, permet de confirmer cette observation sur le territoire étudié. Il n’y a rien d’étonnant à cela, son application, plus simple que celle de la mosaïque et moins contraignante que celle du stuc ou des placages, sur les parois comme sur les plafonds, offre un espace important dont les autres revêtements architecturaux bénéficient mais de manière plus sporadique. De plus, contrairement aux autres revêtements, les enduits peints sont présents dans quasiment tous les édifices, leur qualité dépendant de leur fonction technique et de leur fonction décorative. Ainsi, sur le territoire des cités étudiées, l’éventail des découvertes témoigne d’une grande diversité dans la mise en œuvre et dans l’exécution de ce revêtement, il s’étend du simple enduit peint monochrome de qualité médiocre à la peinture murale présentant des motifs végétaux ou figurés raffinés, comme en témoignent, par exemple, le décor peint avec une nymphe et un bige du boulevard Vaulabelle à Auxerre14 (fig. 3). Les enduits peints dits « techniques », caractéristiques des revêtements extérieurs (ces derniers pouvant être également décoratifs), des locaux techniques et des structures hydrauliques, forment une catégorie distincte de celle des peintures murales, sans couche de finition, sont généralement constitués d’une seule couche de mortier, communément riche en tuileau et présentent une couche picturale ocre ou noire (fig. 4) ; les découvertes faites lors des fouilles de la villa de Deilly à Villeperrot15 (Yonne) attestent de l’utilisation de ce type particulier d’enduit peint.
Fig. 2 : Peinture murale gallo-romaine découverte in situ. Site de « Deilly » à Villeperrot (Yonne), Cité des Sénons. Fin du ier siècle. © Jean-Yves Prampart (avec l’aimable autorisation de Claudine Prampart) (voir l’image au format original)
Fig. 3 : Peintures murales du site de Vaulabelle à Auxerre (Yonne) : nymphe et paysage sacro-idyllique. Cité des Éduens. 2e moitié du ier siècle. © Alix Barbet, Base de données en ligne « Décors Antiques » (www .archeo.ens.fr) (voir l’image au format original)
Fig. 4 : Enduit peint technique rouge découvert in situ. Site de « Deilly » à Villeperrot (Yonne), Cité des Sénons. Fin du ier siècle. © Jean-Yves Prampart (avec l’aimable autorisation de Claudine Prampart) (voir l’image au format original)
12S’associant au décor peint existant, mais plus rares et occupant un espace plus restreint, les stucs sont des enduits décoratifs travaillés en relief par modelage ou estampage, réalisés avec un matériau de type mortier de chaux, plâtre, etc., durcissant après la mise en œuvre et pouvant être peints ou dorés16 (fig. 5). Hasard de la recherche et des études menées ou véritable espace marqué par le décor en stuc, il est apparu en recensant les décors stuqués en Gaule, qu’une grande partie d’entre eux provenait du territoire de la cité des Éduens, des Lingons et des Sénons et notamment de la capitale des Éduens, Augustodunum, où les bordures de stuc conservent souvent des fragments peints qui attestent de la liaison esthétique et technique avec la peinture murale17 ; peinture et stuc sont notamment associés dans le décor architectural imposant découvert lors des fouilles du « nouvel hôpital » d’Autun18, il s’agit ici d’un témoin important du grand potentiel des associations qui existaient au sein du décor de la capitale et plus généralement de celui de la cité dans son entier.
Fig. 5 : Stucs (sommet d’une arcade et corniche supérieure) découverts lors de la fouille du centre hospitalier d’Autun (Saône-et-Loire), Cité des Éduens. iiie siècle ? © P. Delangle (CNRS) dans Julien Boisleve, Claudine Allag et Claude Coupry, « Un décor stuqué monumental du Bas-Empire à Autun (Saône-et-Loire), Gallia, 68.2, Paris, 2011, p. 206, fig. 13 (voir l’image au format original)
13Associés aux revêtements déjà évoqués, les enduits à incrustations de matériaux divers tels que les coquillages, les boulettes de bleu égyptien, les fragments de marbre, les bâtonnets de verre, ou les rocailles, appelés également opus musivum, sont présents occasionnellement sur le territoire des Éduens, des Lingons et des Sénons, et en Gaule plus généralement. Quelques sites bourguignons ont livré ce type de revêtement caractérisé par l’utilisation de coquillages : c’est le cas du petit édifice lié à l’eau d’Asquins-sous-Vézelay (Yonne), de la villa du lieu-dit « Le Carriot » à Quarré-les-Tombes (Yonne) (fig. 6) et des thermes du lieu-dit « Les Chêtives Vignes » de Champvert (Nièvre)19.
Fig. 6 : Enduit à incrustations de Quarré-les-Tombes (Yonne), Cité des Éduens. © Sandrine Heidet (voir l’image au format original)
14Le décor des édifices étudiés ici est également marqué par la présence de revêtements en pierre, placages en pierres lisses et moulurées de provenance locale ou lointaine, appliqués sur les différents registres décoratifs d’une paroi, engagés directement dans le mortier ou fixés à l’aide de tout type de scellement. Il s’agit principalement de plinthes, de corniches et de plaques moulurées - présentant parfois des décors végétaux ou figurés - ainsi que de baguettes d’encadrement murales qui composent une partie du décor, notamment la partie inférieure, en association avec d’autres revêtements comme la peinture murale par exemple pour la zone médiane. La particularité intéressante de la cité des Éduens, et plus précisément de sa capitale ainsi que son environnement proche, réside dans le rôle important qu’elle a joué – principalement à partir du iie siècle - par la production, l’utilisation et l’exportation du schiste bitumineux. Cette roche feuilletée appelée également « marbre noir », associée aux marbres et calcaires locaux ou importés est un marqueur du décor de ce territoire et des espaces limitrophes en permettant à moindre coût des effets décoratifs raffinés dans lesquels le noir intense du schiste répond à la polychromie marmoréenne. Le témoignage de César Lavirotte, érudit bourguignon, en 1832-1834, rapportant la découverte, au nord d’Autun, dans le quartier actuel de la gare, au lieu-dit « Sur la Frette », d’un ensemble de placages pariétaux, illustre ce jeu des couleurs : « Dans les Cités, près de l’Arroux, j’ai vu démolir, à la profondeur de trois pieds, un reste d’anciennes chambres dont les murs intérieurs étaient recouverts en tablettes de marbre blanc ou rose encadrés dans des schistes noirs formant en relief des encadrements20 ».
15L’opus sectile – constitué de plaquettes de marbre ou de pierre de couleur, parfois de verre coloré, découpées et assemblées de façon à constituer un dessin, grâce aux formes géométriques et nuances colorées des roches décoratives -, les opus tesselatum et vermiculatum communément appelés mosaïques - revêtements pariétaux ou de sol mettant en œuvre des éléments minéraux, de dimensions variables, mais normalement inférieurs à 10 cm de côté, pris dans un mortier qui les fixe entre eux et à la surface à couvrir21 (fig. 7) - et l’opus signinum - enduit de protection ou d’un revêtement de sol parsemé de tesselles polychromes, d’éclats ou de plaquettes de marbre, parfois rehaussé par une couche de peinture rouge -, viennent compléter abondamment la liste des revêtements architecturaux décoratifs présents sur le territoire des Éduens, des Lingons et des Sénons. Parmi les éléments constitutifs du décor dans cet espace, les tesselles sont découvertes presque aussi fréquemment que les fragments de peintures murales, en raison de leur solidité et du grand nombre d’entre elles utilisées pour réaliser une mosaïque ; en revanche, les trouvailles in situ et les vestiges comportant des surfaces encore solidaires et donc susceptibles de présenter un vestige de décor géométrique, végétal ou figuré, sont plus rares. La mosaïque dite des « auteurs grecs » ou « du Bellérophon » à Autun, ainsi que celle dite « du Bacchus » à Langres, apparaissent donc comme des témoins privilégiés d’un décor figuré empreint de tradition classique installé sur les sols des édifices des Éduens, des Lingons et des Sénons. Aux revêtements architecturaux décoratifs, il convient également d’ajouter les revêtements architecturaux non décoratifs.
Fig. 7 : Mosaïque dite de Bacchus, découverte lors de l’extension du musée d’art et d’histoire de Langres (Haute-Marne), Cité des Lingons. iie siècle. © Nicolas Delferrière (voir l’image au format original)
Les revêtements architecturaux techniques non décoratifs
16Outre les revêtements architecturaux décoratifs, il existe au sein des édifices gallo-romains des revêtements architecturaux techniques, qui apportent de nombreuses informations complémentaires sur la mise en place du décor. Ils permettent notamment de reconstituer la structure des maçonneries disparues, renseignent sur la présence d’aménagements intérieurs comme des bains ou des hypocaustes, et permettent de repérer les phases d’entretien ou de réfection d’un édifice. Les enduits techniques non peints22, les supports de placage (souvent en mortier), les joints regarnis (technique qui consiste à boucher les espaces entre les moellons par un matériau de très haute qualité, blanc, soit constitué uniquement de chaux, soit chargé en sable propre ) qui peuvent bénéficier d’un traitement au fer ou être rehaussés d’ocre rouge comme en attestent les murs du théâtre et des caves d’Alésia, de Mâlain ou de Vertault (fig. 8) et ainsi rentrer dans la catégorie des revêtements décoratifs, les joints d’étanchéité (préparés principalement en mortier ou béton de tuileau, ils sont placés au contact entre deux parois verticales ou horizontale-verticale) et les joints de tuile (joints entre deux tegulae et une imbrex, et les joints entre deux imbrices) correspondent à cette catégorie qui, à l’instar des revêtements architecturaux décoratifs, a longtemps été peu considérée lors des fouilles archéologiques, comme l’historiographie de la question l’a démontré.
Fig. 8 : Fragments de joints regarnis et joints regarnis in situ. Champs de l’Église, site d’Alésia (Côte d’Or), cité des Mandubiens. © Arnaud Coutelas (voir l’image au format original)
Une nouvelle approche dans l’étude des revêtements architecturaux décoratifs : la pluridisciplinarité
2008 : une année référence pour l’étude des revêtements architecturaux décoratifs
17Jusqu’en 2008 et le colloque international de Toulouse, « Décor et architecture en Gaule, entre l’Antiquité et le Haut Moyen Âge23 », les études sur les revêtements architecturaux restaient cloisonnées par spécialités (mosaïques, placages, peintures murales et stucs)24. Il était donc apparu nécessaire et urgent de croiser les études des spécialistes des différents revêtements architecturaux afin d’appréhender l’ensemble du schéma décoratif d’un espace, les modes et évolutions survenues, ainsi que les différences et similitudes entre les différents sites. Un projet décoratif est un tout, il faut donc l’étudier ainsi. Trop souvent les sites archéologiques présentant des éléments de décor n’ont bénéficié que d’examens partiels, comme ce fut le cas, dans la zone géographique intéressée, de la villa gallo-romaine de Migennes (Yonne), découverte en 1976, dont seule l’exceptionnelle mosaïque fut analysée25. De plus, dans cette optique d’inter-collaboration, les vestiges sont désormais envisagés de la fin de l’époque latènienne au Haut Moyen Âge, afin d’envisager la présence ou l’absence de phénomènes de continuité ou de rupture dans l’usage des revêtements architecturaux décoratifs entre ces deux périodes. Ainsi, l’approche diachronique (fin de La Tène-Haut Moyen Âge) rejoint la volonté d’interdisciplinarité afin de proposer un panorama le plus complet sur les éléments constitutifs du décor antique sur un territoire précis26.
Un exemple de synthèse régionale : l’étude des revêtements architecturaux des édifices gallo-romains de la cité des Éduens, des Lingons et des Sénons
18C’est dans ce nouveau cadre de recherches, insufflé par le colloque international de 2008, qu’est née la thèse à l’origine de cette communication. Intitulée « Caractérisation des revêtements architecturaux gallo-romains, en contexte urbain et rural, sur le territoire des Éduens, des Lingons, des Sénons et des Tricasses27 », elle a pour vocation de comprendre les interactions entre les différents revêtements architecturaux constitutifs du décor.
19L’espace géographique choisi correspond au territoire des cités des Éduens, des Lingons, et des Sénons (fig. 9). Situé le long de l’axe Rhin-Rhône, il constitue tout d’abord une zone de passage important à la limite de deux provinces (Lyonnaise et Belgique), qui a livré des revêtements architecturaux décoratifs d’une rare richesse, comme cela fut déjà évoqué, à Autun (Augustodunum), capitale de cité des Éduens, ville prospère et centre culturel important de la Gaule romaine, à Langres (Andemantunnum), capitale de cité des Lingons, et à Sens (Agendicum), capitale de cité des Sénons. Afin de mieux comprendre l’intérêt de l’étude croisée de ces revêtements, il convient de présenter des édifices et des espaces au sein de ces derniers qui, au cours des fouilles archéologiques, ont livré plusieurs éléments de décor ; la capitale des Éduens est un parfait exemple pour aborder la question28. La maison dite des « Auteurs grecs » présente, en effet, à elle seule différents types de revêtements architecturaux et combine dans un même espace, une mosaïque figurée avec des philosophes au sol et une zone inférieure de paroi peinte d’un marbre fictif jaune encadré d’un marbre vert, le tout servant de soubassement à des colonnettes en stuc qui rythment la zone médiane de la paroi, sans doute peinte. Le relief réel apporté par le stuc, même si léger, ajoute à l’imitation de placage de marbre, une dimension architecturale qui augmente l’emprise dimensionnelle du décor sur l’espace29. Il en va de même pour un vaste ensemble architectural, découvert Boulevard Laureau, comprenant des galeries peintes, deux salles à pavement de mosaïque dont celle dite « du Bellérophon » et un décor pariétal riche en placages de différents marbres. Le décor de la domus dite « à l’étui d’or », qui combine peintures murales, mosaïques et opus sectile mériterait une étude d’ampleur. Enfin, il est à noter que les habitats luxueux du Faubourg d’Arroux présentent également un décor pariétal peint, plaqué et mosaïqué au sol ; la richesse de l’ensemble provenant en partie de la très grande diversité des roches, locales ou importées, qui créent ainsi des jeux chromatiques variés. Sur le territoire des Lingons, la villa d’Andilly-en-Bassigny (Haute-Marne), non loin de la capitale de cité, Andemantunnum, est également un exemple parfait pour appréhender les différentes composantes du décor d’un espace puisque tous les revêtements architecturaux évoqués précédemment sont présents au sein de cet édifice privé, comme en témoignent les fragments de mosaïques, les multiples peintures de parois et celle d’un plafond, ainsi que la variété des roches utilisées en placage30, notamment dans le secteur thermal. Ainsi, ici, chacun des revêtements n’apparaît pas seul mais lié intrinsèquement aux autres dans la composition du décor.
Fig. 9 : Carte du territoire des cités gallo-romaines des Éduens, des Lingons et des Sénons (Carte : Claude Vibert-Guigue ; limites des cités : Sabine Lefebvre ; noms des peuples : Nicolas Delferrière) (voir l’image au format original)
20Sur la totalité de l’occupation gallo-romaine, de la fin du ier siècle av. J.-C. au ve siècle ap. J.-C., ces exemples peuvent être comparés à ceux d’autres cités limitrophes ou avoisinantes comme celles, par exemple, des Bituriges, des Arvernes ou des Ségusiaves31. De plus, sur ce territoire d’étude, des revêtements architecturaux décoratifs datant du Hallstatt final, comme en témoignent les découvertes faites sur le site de Vix32 (Mont Lassois, Côte d’Or), et de la fin de La Tène (site de Batilly-en-Gâtinais, Loiret) constituent une bonne introduction au décor d’époque gallo-romaine et illustrent bien l’avancée des recherches. En effet, en 1984, Alix Barbet écrivait « qu’il n’y avait pas, en Gaule, de véritable art pictural domestique avant la conquête romaine33 », or il apparaît aujourd’hui qu’il y avait des revêtements architecturaux décoratifs présents dès le début du ve siècle av. J.-C.
21Ce territoire présentait donc de multiples critères favorables à une étude régionale d’ampleur sur les revêtements architecturaux gallo-romains dans laquelle de nombreuses questions doivent être abordées, c’est le cas notamment de la fonction de l’objet d’étude.
Fonction(s) des revêtements architecturaux décoratifs gallo-romains
22En lien direct avec la thématique de la journée d’étude sur le document et sa fonction, il est apparu évident de présenter le lien ténu entre la fonction primaire du revêtement architectural et la fonction qui en a découlé. De plus, il est intéressant d’évoquer la fonction actuelle de cet objet d’étude dans le cadre des recherches menées dessus.
De la fonction technique à la fonction décorative
23Les revêtements architecturaux ont une fonction technique primaire : agir pour la salubrité de l’espace, avoir une fonction hygiénique, combattre l’humidité et assurer l’étanchéité des salles humides ou en lien avec l’eau. Le revêtement peint extérieur du mur d’un couloir de la villa de Villeperrot (Yonne, cité des Sénons) illustre cette fonction primaire, il est, en effet, constitué d’une couche épaisse de mortier de tuileau pour l’étanchéité de la structure et présente une couche picturale très médiocre, uniformément rouge34. De cette nécessité technique d’utiliser le revêtement architectural dans les édifices, est probablement née l’idée de l’utiliser comme médium du décor et comme vecteur d’images ; comme cela a été présenté, deux types de revêtements architecturaux cohabitent au sein des édifices gallo-romains : les techniques et les décoratifs. De la qualité du revêtement dépend sa fonction technique mais également sa fonction décorative.
24Vecteurs de couleurs et d’images, les revêtements architecturaux décoratifs sont la vitrine du commanditaire du décor, de l’artisan-décorateur et dans le cas d’édifices privés, ils reflètent le goût du propriétaire. Ils constituent donc comme un marqueur de la romanité. À ce sujet, les thèmes iconographiques représentés apparaissent assez variés et correspondent à une authentique réception des thèmes figurés classiques : scènes et personnages mythologiques (mosaïque du Bellérophon à Autun, de Phaéton à Sens, de Bacchus à Langres, peinture murale de la nymphe à Auxerre), scènes de jeux (bige sur une peinture murale d’Auxerre, gladiateur sur la mosaïque de Flacé-les-Mâcon), ou présentations de personnages philosophiques (mosaïques des auteurs grecs à Autun)35. Toutes ces représentations posent la question de la fonction des édifices qu’elles décorent.
L’étude des revêtements architecturaux : une aide précieuse pour l’archéologie du bâti
25L’étude des revêtements architecturaux est une aide précieuse pour l’archéologie du bâti. Elle permet, en effet, de reconstituer des architectures disparues dont le revêtement est parfois le seul témoin. Les traces des murs avec leurs matériaux de construction, leur hauteur, les embrasures (portes et fenêtres), les plafonds et les voûtes, les aménagements divers (escaliers ou niches par exemple), sont des éléments essentiels pour comprendre et reconstituer des espaces qui n’existent plus. Les observations minutieuses des revêtements architecturaux permettent aussi d’appréhender les réfections de décors et les réaménagements architecturaux des pièces décorées. Enfin, les choix esthétiques et techniques, dont celui des matériaux tels que les pigments ou les mortiers, peuvent permettre de caractériser les espaces d’un même bâtiment (public, privé, artisanal, agricole ou résidentiel), et d’établir une hiérarchie entre eux, d’esquisser une image socioculturelle des commanditaires, et d’entrevoir le rôle des artisans. L’étude de la fonction du revêtement prend pleinement son sens dans ce contexte.
Conclusion
26Délaissés pendant de nombreuses années ou seulement abordés par le prisme de l’histoire de l’art, les revêtements architecturaux sont des éléments importants pour la connaissance de l’architecture gallo-romaine qu’ils singularisent en recouvrant aussi bien le sol, les parois que le plafond. Les revêtements architecturaux, découverts en grand nombre sur le territoire de la cité des Éduens, des Lingons et des Sénons, présentent une variété formelle étonnante, et occupent une fourchette chronologique allant du ier siècle av. J.-C. au ve siècle ap. J.-C. Ils nous renseignent sur les choix esthétiques et techniques d’une époque donnée et peuvent permettre de caractériser des lieux au sein d’un même espace. Les différentes fonctions définies de ce type de document permettent ainsi de mieux comprendre le décor des édifices gallo-romains. Enfin, la mise en perspective des différents éléments composant le décor apparaît désormais inévitable afin de les comprendre dans leur ensemble.
Documents annexes
- Fig. 1 : Mosaïque dite du Bellérophon d’Autun (Saône-et-Loire), Cité des Éduens, IIe siècle. Musée Rolin d’Autun
- Fig. 2 : Peinture murale gallo-romaine découverte in situ. Site de « Deilly » à Villeperrot (Yonne), Cité des Sénons. Fin du Ier siècle
- Fig. 3 : Peintures murales du site de Vaulabelle à Auxerre (Yonne) : nymphe et paysage sacro-idyllique. Cité des Éduens. 2e moitié du Ier siècle
- Fig. 4 : Enduit peint technique rouge découvert in situ. Site de « Deilly » à Villeperrot (Yonne), Cité des Sénons. Fin du Ier siècle
- Fig. 5 : Stucs (sommet d’une arcade et corniche supérieure) découverts lors de la fouille du centre hospitalier d’Autun (Saône-et-Loire), Cité des Éduens. IIIe siècle ?
- Fig. 6 : Enduit à incrustations de Quarré-les-Tombes (Yonne), Cité des Éduens
- Fig. 7 : Mosaïque dite de Bacchus, découverte lors de l’extension du musée d’art et d’histoire de Langres (Haute-Marne), Cité des Lingons. IIe siècle
- Fig. 8 : Fragments de joints regarnis et joints regarnis in situ. Champs de l’Église, site d’Alésia (Côte d’Or), cité des Mandubiens
- Fig. 9 : Carte du territoire des cités gallo-romaines des Éduens, des Lingons et des Sénons
Notes
1 Depuis peu, à l’instar des autres disciplines archéologiques caractérisées par des appellations scientifiques spécifiques, l’étude des peintures murales et des stucs est nommée toichographologie.
2 Les tables-rondes « Dire le décor antique : les textes à l’épreuve de l’archéologie » et « Dire le décor antique : mots, concepts et realia » organisées par le laboratoire Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (AOROC, CNRS-ENS Paris) et le Centre François Viète, Epistémologie, Histoire des sciences et des techniques (CFV-UBO EA 1161), tenues, pour la première, du 23 au 25 mai à Brest et, pour la seconde, du 27 au 29 juin à Paris, eurent pour objectif de confronter les vestiges archéologiques du décor aux textes antiques et ainsi de mieux appréhender et d’enrichir la documentation sur les différentes modalités décoratives au sein de l’empire romain.
3 Capucine Lemaître, « La mosaïque du Bellérophon d’Autun : une source pour l’histoire de la restauration au xixe siècle », La Revue des Musées de France, revue du Louvre, 5, 2006, p. 24-29.
4 Adrien Blanchet (1866-1957), numismate et historien de l’art gallo-romain, ancien membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; Adrien Blanchet, La mosaïque, Paris, Fayot, 1928.
5 Henri Stern (1902-1988), archéologue et historien de l’art français spécialisé dans la mosaïque antique.
6 Les mosaïques de la cité des Sénons, des Éduens et des Lingons sont regroupées au sein de trois volumes du Recueil général des mosaïques de la Gaule : Henri Stern, Recueil général des mosaïques de la Gaule, I. Province de Belgique, 3. Partie sud, Xe supplément à Gallia, 1963 ; Id. et Michèle Blanchard-Lemée, Recueil général des mosaïques de la Gaule, II. Province de Lyonnaise, 2. Partie sud-est, Xe supplément à Gallia, 1975 ; Jean-Pierre Darmon et Henri Lavagne, Recueil général des mosaïques de la Gaule, II. Province de Lyonnaise, 3. Partie centrale, Xe supplément à Gallia, 1977.
7 « Décor et Architecture en Gaule, entre l’Antiquité et le Haut Moyen Âge », colloque international organisé à l’Université de Toulouse II-Le Mirail, du 9 au 12 octobre 2008, par les laboratoires TRACES (Toulouse II-CNRS, UMR 5608) et AOROC (ENS-CNRS, UMR 8546), avec le concours du département des Sciences humaines et Sociales du CNRS, de l’INRAP, de l’INHA, du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Midi-Pyrénées.
8 Alix Barbet, « Le Centre d’Étude des Peintures Murales Romaines à Soissons », Archeologia, 71, juin 1974, p. 40-51, p. 41.
9 Adrien Blanchet, Étude sur la décoration des édifices de la Gaule romaine, Paris, Ernest Leroux éditeur, 1913.
10 Walter Drack, Die Römische Wandmalerei der Schweiz, Bâle, 1950.
11 A. Barbet, Recueil général des peintures murales de la Gaule, I. Province de Narbonnaise, 1. Glanum, XXVIIe supplément à Gallia, 1974.
12 Claudine Allag dir., Peinture antique en Bourgogne, Actes du XVIe séminaire de l’Association française pour la peinture murale antique, Auxerre, 24-25 octobre 1997, Dijon, 21e supplément à la Revue Archéologique de l’Est, 2003.
13 Michel Frizot, Stucs de Gaule et des provinces romaines : motifs et techniques, Dijon, Presses de l’université de Bourgogne, 1977.
14 Cl. Allag et Rui Nunes Pedroso, « Les peintures murales romaines de Vaulabelle à Auxerre et la présentation au musée Saint-Germain », dans Peinture antique en Bourgogne, Actes du XVIe séminaire de l’Association française pour la peinture murale antique, Auxerre, 24-25 octobre 1997, dir. C. Allag, 21e supplément à la Revue Archéologique de l’Est, 2003, p. 17-30.
15 Nicolas Delferriere, Les peintures murales gallo-romaines du lieu-dit « Deilly-Bas-des-Piats », à Villeperrot (Yonne) : présentation du site et inventaire des fragments (1ère partie), Mémoire de Master 1 Histoire et Archéologie des Mondes Antiques, Université de Bourgogne, septembre 2012, vol. 1, p. 76.
16 Lorsqu’il n’est pas indiqué d’origine pour la définition proposée, elle est issue du lexique créé par le groupe de travail « Réflexion sur le prélèvement, la gestion et la conservation sélective des archives du sol », sous-groupe « Revêtements muraux ou de sol ».
17 Michel Frizot, Stucs de Gaule et des provinces romaines : motifs et techniques, Dijon, Presses de l’université de Bourgogne, 1977, p. 73.
18 Julien Boislève, « Un important décor architectural en stuc à Autun », dans Décor et architecture en Gaule, entre l’Antiquité et le haut Moyen Âge : mosaïque, peinture, stuc, Actes du colloque international, Université de Toulouse II-Le Mirail, 9-12 octobre 2008, dir. C. Balmelle, H. Eristov et F. Monier, 20e supplément à Aquitania, 2011, p. 525-538 ; J. Boisleve, Cl. Allag et Claude Coupry, « Un décor stuqué monumental du Bas-Empire à Autun (Saône-et-Loire) », Gallia, 68-2, 2011, p. 195-235.
19 Sandrine Heidet, « L’opus musivum à coquillages en Bourgogne », dans Peinture antique en Bourgogne, Actes du XVIe séminaire de l’Association française pour la peinture murale antique, Auxerre, 24-25 octobre 1997, dir. Cl. Allag, 21e supplément à la Revue Archéologique de l’Est, 2003, p. 75-83.
20 Jean Roidot-Deleage et Harold de Fontenay, « Légende détaillée du plan d’Augustodunum », Mémoires de la Société Eduenne, I, 1872, p. 380-381. ; L’œuvre au noir, l’emploi du schiste à Autun, dir. Alain Rebourg et Albéric Olivier, Autun, Musée Rolin, novembre 1996-mars 1997, p. 11-12.
21 René Ginouves et Roland Martin, Dictionnaire méthodique de l'architecture grecque et romaine, I. Matériaux, techniques de construction, techniques et formes du décor, Publications de l'École française de Rome, 84, Rome, 1985, p. 147.
22 La définition est la même que celle des enduits techniques peints, la couche picturale en moins.
23 Cf. n. 7.
24 Les études menées sur les revêtements architecturaux décoratifs de la villa du lieu-dit « Aux Cloisets » à Colmier-le-Bas (Haute-Marne) illustrent parfaitement ce propos. Comme cela s’est réalisé partout aux mêmes périodes, les mosaïques furent d’abord étudiées en 1969, et ensuite, ce fut le cas des peintures murales, en 1980.
25 Claude Bassier, Jean-Pierre Darmon et Jean-Louis Tainturier, « La grande mosaïque de Migennes (Yonne) », Gallia, 39, 1981, p. 123-148.
26 Fruit du travail accompli par le programme de recherche « Les enduits peints gallo-romains sur le territoire des Leuques et des Médiomatriques », une première synthèse est à paraître, centrée sur la capitale de cité, Metz. Dominique Heckenbenner et Magali Mondy éds., Les décors peints et stuqués dans la cité des Médiomatriques, ier-iiie siècle p. C. I. Metz-Divodurum, Bordeaux, Pictor, 4, 2014 (à paraître).
27 Ce dernier territoire a été ajouté au titre de ma thèse, quelques mois après la communication proposée à la journée Jeunes Chercheurs de Poitiers, le 3 avril 2004. Par souci de cohérence avec l’oral effectué lors de cette journée, la cité des Tricasses n’a pas été intégrée à la version écrite.
28 En raison de choix inhérents à l’organisation du dépouillement de la bibliographie liée au sujet de thèse, les exemples présentés ici sont issus du territoire des Éduens et des Lingons.
29 Cl. Allag et Florence Monier, « La représentation des roches décoratives dans la peinture murale romaine », dans Les roches décoratives dans l’architecture antique et du Haut Moyen Âge, dir. P. Chardron-Picault, J. Lorenz, P. Rat et G. Sauron, Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, 2004, p. 364.
30 Claire Serrano, Sabine Groetembril, Philippe Blanc et Annie Blanc, « Le programme décoratif de la villa d’Andilly-en-Bassigny, fouilles anciennes et récentes », Bulletin de l’Association de Sciences Naturelles et d’Archéologie de Haute-Marne (SSNAHM), 10, 2011, p. 21-40 ; S. Groetembril et Myriam Tessariol, « Andilly-en-Bassigny et Poitiers (hôpital Pasteur). Décors de petites salles voûtées à l’époque sévérienne », dans Peintures murales et stucs d’époque romaine. De la fouille au musée, Actes des 24e et 25e colloques de l’AFPMA, Narbonne, 12-13 novembre 2010 et Paris, 25-26 novembre 2011, éd. J. Boisleve, A. Dardenay et F. Monier, Pictor, 1, 2013, p. 173-186.
31 Les découvertes récentes d’éléments de décor à Clermont-Ferrand permettent d’envisager de sérieuses comparaisons.
32 Cl. Allag et Arnaud Coutelas, « Les enduits du grand bâtiment absidial », dans Le complexe aristocratique de Vix. Nouvelles recherches su l’habitat, le système de fortification et l’environnement du Mont-Lassois, dir. B. Chaume et Cl. Mordant, Éditions universitaires de Dijon, 2011, vol. 2, p. 667-671.
33 A. Barbet, « La peinture murale en Gaule », Histoire et archéologie : les dossiers, 89, décembre 1984, p. 29-34, p. 30.
34 N. Delferriere (op. cit. n. 15), vol. 1, p. 76.
35 Jean-Pierre Darmon, « Nature et fonction du décor domestique », dans Décor et architecture en Gaule, entre l’Antiquité et le haut Moyen Âge : mosaïque, peinture, stuc, Actes du colloque international, Université de Toulouse II-Le Mirail, 9-12 octobre 2008, dir. C. Balmelle, H. Eristov et F. Monier, 20e supplément à Aquitania, 2011, p. 359-375.